CYCLOS St JUST- St RAMBERT |
Distance 110 Km - dénivelé 2530m
Ce matin, à Zicavo, le ciel est gris et pluvieux. Nous avons eu de la chance car la météo de ces dernières semaines en Corse n' était pas très propice au cyclotourisme. La patronne de l'hôtel nous a même avoué ( ce qui est en soi exceptionnel au pays de l'omerta ) que la journée d'hier avait été leur première belle journée chaude !!! De toutes façons, nous n'avons pas le choix, il faut avancer, avec ou sans pluie. Le départ se fait sur une route quasi plate alors que nous sommes en montagne ! 5 à 6 km de chauffe avant d'attaquer la première bosse, le col de Verde et ses 1290 mètres. Ce col est très roulant et la pente oscille entre 2 et 4 %, la circulation est quasi nulle en ce petit matin humide et seules quelques vaches nous regardent passer. Ce matin, Jean Paul fait le co-pilote, ce qui lui permet de mesurer le niveau de forme des cyclos. Les 2 groupes se rejoignent au sommet où nous croisons un drôle d'engin à 3 roues. A ce moment, le grand Gégé décide de changer de groupe et de rouler avec les "contemplatifs", un petit coup de fatigue ? nous n'en saurons pas plus.
ce matin il fait gris sur Zicavo mais les préparatifs vont bon train et tout le monde est prêt à partir.
meuh, moi je préfère les trains ...
ça c'est du matos !!
la lecture des panneaux pose quelques problèmes . Heureusement que ce ne sont pas les sens....interdits !! En hiver le col est souvent bloqué sous plus d'un mètre de neige; il ouvre la route en direction du sauvage défilé de l' Inzecca, creusé par le Fium Orbo. La route passe par GHISONI, entre les cols de Verde et de Sorba. C'est sur les conseils de la Dame de Zicavo que nous décidons de modifier notre itinéraire et de délaisser le col de Sorba au profit du défilé de l'Inzecca et nous ne le regrettons pas, tant ce paysage sauvage nous fait forte impression.
un petit problème de dérailleur , rapidement réglé, nous oblige à une halte dans ce défilé mais nous permet de bien profiter du paysage.
allez Marcel, encore un petit coup de main... Le Gégé roule en vrai cyclo....touriste Finalement la petite pluie n'aura pas duré et les impers serviront juste de coupe-vent. Le ciel se dégage et le beau temps revient. Au sortir du défilé, une longue montée régulière nous mène à VENACCI, endroit prévu pour le casse croûte de midi. Nous investissons la place du village au milieu de laquelle trône une belle fontaine.
un café, pause pipi et nous repartons pour la fin du col et une longue descente de 11 km. Un belvédère nous permet de bien appréhender la suite des évènements et si vous zoomez sur la photo, vous pouvez voir un village tout au fond, en haut....nous y allons tout droit mais pas à plat.
arrêt au belvédère, pour mieux voir... cet après midi, c'est TO le co-pilote, le village est au fond, à droite, en haut, zoom... D'après la carte, c'est une petite remontée de 450 mètres qui nous attend pour atteindre le village de Vivario et retrouver notre itinéraire initial. On aurait pu monter tranquille mais il s'en trouve toujours un pour "flinguer" le groupe et le rythme s'est, un peu, accéléré. A Vivario, TO nous a tous éclairé avec son flash., dans la bosse et au village.
non le Président n'a pas la lumière sur le vélo, le trio des Dolomitiens.... Loulou et Charly, un beau duo une halte pour remplir les bidons et nous repartons pour la fin de la bosse et le plongeon sur Corte par la RN 193, où nous attend encore un des points forts de notre périple.
le sommet, c'est tout en haut, juste à gauche du poteau ça part doucement mais ensuite ?? je pense que l'hôtel doit être fermé ? Aujourd'hui, l'étape est relativement courte car à Corte, nous pouvons effectuer , en option, une petite balade de 30 km aller/retour. La vallée de la Restonica, vous connaissez ? Un endroit sauvage et préservé où la rivière du même nom prend sa source à 1700 mètres d'altitude pour finir, 1300 mètres plus bas, dans le lit du Tavignano. Inutile de préciser que ça monte et fort, surtout à la fin en arrivant à la bergerie de Grotelle où la pente affiche plus de 15 %. Pas de camion d'assistance pour cette balade et chacun monte "à sa main" tant et si bien que presque tout le 1er groupe ira au bout mais dans le 2ème....ça mollit et certains ont eu la sagesse de tirer tout droit sur l'hôtel. Superbe grimpe. Il y a peu d'images mais il y a le son et le René répète encore à qui veut bien l'entendre " ah si j'avais eu un 27 " . Félicitations aux courageux qui sont allés au bout après une belle journée de vélo.
sélection de photos prises dans la Restonica et à la Bergerie de Grotelle
Au soir de cette journée, nous retrouvons l' hôtel de la Paix pour un repos bien gagné et nous pensons déjà à demain, ultime étape de ce séjour.
Distance 96 Km - dénivelé 1516m
Quand nous avons débarqué à Bastia, cette étape nous paraissait très lointaine. Nous pouvions même nous interroger sur notre capacité à mener à bien ce périple qui devait, logiquement, nous faire puiser dans nos réserves. Et bien nous y sommes !! et tout le monde est sur le vélo, prêts à en découdre avec les dernières difficultés. La qualité de l'accueil de l'hôtel de la Paix s'est confirmée, tant sur la nourriture que l'hébergement où la courtoisie. Nous récupérons tous les "surplus" laissés en dépôt 3 jours plus tôt et le chargement du camion demande de la réflexion. Et de l'attention aussi ? certainement mais nous aurons une surprise à Bastia.... Un groupe de touristes attendait le petit train qui les emmenait en visite et quelques cyclos en ont profité pour tenir une mini conférence de presse à l'attention des Dames qui se pressaient autour de ces beaux sportifs.....!!!!
Marcel fait l'inventaire, dernière séance de réglage, et bla bla bla, ils sont intarissables,
TO, au pied... non les gars, pour nous c'est vélo au menu, Nous laissons les adeptes du rail et quittons Corte par la RN pour bifurquer vers le col de Pentone puis le San Qillico, autant de petits cols qui viennent compléter une longue série. La pente est douce et le rythme est soutenu, et un troupeau de chèvres vient nous saluer, comme si elles savaient que nous allons bientôt quitter leur Ile.
éparpillement général, un dernier coup d'œil sur les hauteurs de Corte, salut les biquettes !!
Nous retrouvons la RN pendant un long moment et c'est en file indienne que nous progressons à vive allure vers Ponte Leccia et Ponte Nevo ou Ponte Novu en langue Corse et à cet endroit, nous découvrons un travail extraordinaire de précision et de patience.
Nous restons un bon moment à admirer cette œuvre d'art mais un petit coup de sifflet nous rappelle que nous devons poursuivre notre chemin. Et notre chemin va vite se transformer en une véritable bavante avec la montée, par paliers, du col du Bigorno. Pour celui qui n'aime pas les fruits de mer, je conseille d'éviter ce col car avec des passages à plus de 12 %, il nous entame sérieusement les réserves. Il fait de plus en plus chaud et la fontaine de LENTO est prise d'assaut. Après un replat au niveau du village, la montée se poursuit vers le col par une route défoncée dont le revêtement a largement dépassé la date limite de roulement. Le Grand Gégé ayant décidé de rester avec le G 2, c'est avec lui que nous effectuons la montée du Bigorno. Mais il en garde un sacré souvenir, la preuve, il en parle encore !
Gégé, et en arrière plan, LENTO...vu du dessous, LENTO, vu du dessus et LENTO , vu de l'intérieur le Bigorno est bien plus haut, perdu dans le maquis Corse.
ravito au Bigorno, le sommet, ouf ! Daniel pose pour la postérité En général, après une côte vient une descente, et l'inverse est vrai... nous dévalons le Bigorno du bon côté et sur une route en parfait état. Arrêt à MURATO, près de l'église San Michele, isolée sur un promontoire à 1 km du village. Cette église romane du 12ème siècle surprend par l'originalité de son clocher-porche et la polychromie de ses murs.
Nous nous installons pour manger, qui à l'ombre des arbres ou sur le muret en pierre bordant le champ clos de l'église. La pause ne dure pas longtemps car une autre difficulté nous attend et, hélas, le bateau du retour.
13 km de descente ou route plate jusqu'à St Florent où le groupe 2 s'arrête pour la pause café. Petit bar sympa près du port. Nous empruntons la même route que le premier jour mais...à l'envers.
dernière pause café au port de St Florent, hum ça sent l'écurie....
Regardez bien, ces deux photos ont été prises au même endroit, à 7 jours d'intervalle; à gauche la mer est à droite, c'est l'aller et à droite la mer est à gauche, c'est le retour. A la sortie de St Florent, nous traversons les vignobles de Patrimonio mais l'heure n'est pas à la dégustation. Puis nous retrouvons le rond-point qui nous amenait de NONZA ( voir première étape ) mais cette fois, nous prenons à droite, direction Palazzo, Poggio et le col de Teghime. il parait que tout le monde a insisté pour le grimper et le parcours a été tracé en conséquence. J'en connais qui ont dû regretter ce choix !! Teghime, ça commence assez doucement, 6 ou 7 % , ça s'aplatit dans la traversée de Poggio mais ça remonte fort ( 10 à 11 % ) sur les derniers km. En montant, nous entendons les cris d'encouragement de Marcel , assisté de Jacques son co-pilote du jour. Les costauds du premier groupe sont déjà arrivés au sommet.
la route est là, juste en dessous, allez les gars, plus que 50 mètres
à 536 mètres, il ne fait pas très chaud aujourd'hui. sauf sous le casque de T.O. on est mieux là, que plus bas . Nous faisons halte au vrai sommet du col qui, par temps clair, permet de voir les deux versants du Cap Corse. Un monument célèbre la mémoire d'un fait d'armes de la seconde guerre mondiale, impliquant des résistants Corses et des soldats marocains contre les troupes allemandes.
c'était le dernier col du parcours et pas le plus facile, surtout après 7 jours d'efforts répétés. Il ne nous reste plus qu'à nous laisser glisser sur Bastia pour y retrouver le camion et réemballer nos vélos. Encore un grand moment sur le port de Bastia et pour couronner le tout, le Loulou prend l'idée de se rafraîchir les pieds dans le port. Quelle idée ! le plan incliné servant à mettre les bateaux à la mer est recouvert d'huile et autres saletés et le Loulou part dans une glissade incontrôlée qui lui fait prendre un bain complet tout habillé. Il lui faudra l'aide de plusieurs personnes pour pouvoir remonter au sec.
un joyeux déballage sur le port, alors , elle est bonne ? chut, Loulou sèche ! Mais comme les meilleures histoires arrivent à la fin, en voici une bien bonne. Souvenez vous lors du départ de Corte, Marcel a récupéré tout le matériel laissé en dépôt , ce qui constituait un bon volume de bagages. Comme chaque jour, toutes les valises ont été déposées à côté du camion de façon à laisser Marcel organiser leur rangement. A Bastia, une fois tous les vélos démontés et emballés, chacun a repris ses affaires mais sur le port, il restait une valise. " C'est à qui la valoche ? " personne ne répond, une fois, deux fois, personne. Pas d'étiquette, pas de nom, bizarre !! après un moment d'hésitation, nous finissons par l' ouvrir pour découvrir qu'elle n'est pas à l'un de nous. Mais le pire c'est qu'elle ne contient aucun moyen d'identification. Bouquet final ou cerise sur le gâteau, bref un nouveau problème à régler pour Marcel . Nous décidons de laisser le bagage dans un bar et prévenons l'hôtel de Corte mais personne n'est venu se plaindre de la perte de sa valise. Nous n'en saurons pas plus et cette valise reste une énigme.
Un détail ne vous aura pas échappé pour cette étape : pas de carte, pas de profil, logique car la carte aurait été de marine et le profil est plat comme la surface de l'eau. Du moins de Bastia à Toulon car, ensuite, la ligne TGV comporte bien quelques aspérités. Finis les coups de pédales, nous sommes redevenus des voyageurs ordinaires. Voyons quand même ce qui s'est passé depuis notre arrivée à Bastia ( après l'épisode de la valise ). Le repas était avancé à 18 heures ( non, pas comme à la M.R.L. ) car nous devions embarquer à 19 heures 30; nous avions réservé à la même cafétéria de la galerie du GEANT CASINO, celle qui nous avait servi le petit déjeuner en arrivant. Accueil très sympathique du responsable et de son équipe à qui nous renouvelons tous nos remerciements. Repas simple mais frugal, juste ce qu'il fallait pour la nuit sur le bateau.
le patron et son équipe, merci les gars Nous nous présentons sur le port et après un long moment de "flottement", un mini bus vient nous chercher pour nous emmener au pied du bateau. C'est à dire, en gros, 500 mètres à faire mais nous avons apprécié cette prestation. Avec tous les bagages, le bus était un peu "bourré" mais le voyage n'a pas duré. Nous embarquons , à nouveau, sur le MEGA EXPRESS 5.
c'est pas le métro mais presque, embarquement pour....Toulon Nous sommes maintenant rôdés aux procédures du bateau et la répartition des cabines donne encore lieu à une prise de tête, ah ces Italiens !! gentils mais....Tout le monde s'installe et se regroupe sur la terrasse du bateau où des transats nous tendent les bras. Long moment de détente avant de quitter le port et quand vient l'heure de partir, les cheminées du bateau se mettent à cracher du fuel lourd qui se dépose sur les transats. Inutile de dire que nos vêtements en ont gardé un noir souvenir !!
Pierre gère aussi bien son repos que ses efforts, séquence relax fumer tue et salit... Après une traversée sans aucun remous, le bateau accoste à Toulon et nous refaisons le chemin en sens inverse, ah c'est moins joyeux qu'au départ !!
les valises ont l'air plus lourdes et le pas est moins vif Le petit déjeuner nous attend au bar où nous avions pris le repas du départ et nous engloutissons les tartines, comme si nous avions, encore, une journée de vélo. Il n'est pas facile de changer de rythme de vie. Le camion et sa remorque sont prêts à partir et rendez-vous est pris pour la récupération des vélos. Quant à nous, nous attendrons 11 heures pour monter dans le TGV. Et la boucle sera bouclée.
petit déj' en terrasse, TO a pris exemple sur Pierre, il gère....le temps
Vélo, bateau, train, camion, il ne manque que l'avion pour compléter nos déplacements. Arrivée à St Etienne, il pleut, il fait frais.....mais où sont nos 30 ° ? chacun retrouve sa famille et commence alors un long récit de ce fantastique séjour.
L'heure est venue de conclure ce compte rendu dont la rédaction et la mise en images ont été un réel bonheur. J'ai pu revivre chaque étape et j'espère que vous aussi, vous retrouverez avec grand plaisir tous les moments illustrés. Il ne m'est pas possible de tout raconter et certains diront que j'ai, sans doute, plus relaté les aventures du G2 que celles du G 1, c'est simplement par manque d'informations et non un "choix" délibéré. Je ne peux pas passer sous silence les regrets de Marcel concernant certaines situations mais personne ne souhaite en parler car le bilan du séjour est POSITIF à 99 % et il serait dommage de ne parler que du 1 % négatif. Je remercie tous ceux qui m'ont transmis leurs photos car, sans elles, mon compte rendu n'aurait pas été aussi fourni. Je tiens aussi, au nom de tous, à remercier Marcel Robillard pour sa totale implication dans la préparation et la gestion au quotidien de ce séjour. Tout n'a pas été facile et même une intense préparation ne peut pas tout prévoir. Il n'empêche que grâce à Marcel Robillard, à André Bourdon, à Marcel Cottin, à Louis Breysse, ce séjour s'est réalisé sans aucun accident ni défaillance ni égarement.
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@ndré.web 4 juillet 2010
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La dernière mise à jour de ce site date du 22 juillet 2010